jeudi 11 avril 2013

Arrêtez de dénigrer l’agriculture conventionnelle !

Lors  d’une  conférence  où  l’agriculture « conventionnelle »  était jugée  responsable  d’une   « malbouffe » et d’une pollution généralisée, je me suis aperçu qu’il était quasi impossible de répliquer brièvement. J’ai essayé de comprendre pourquoi un tel dénigrement et de trouver des arguments pour répondre à ces accusations.

Les débats médiatiques actuels sur les techniques agricoles vont pratiquement tous dans le même sens. La solution d’avenir aux problèmes posés passerait inexorablement par « l’agriculture biologique »  caractérisée par la non-utilisation des engrais minéraux et des molécules de synthèse et avec interdiction d’utiliser les semences issues des biotechnologies, appelées OGM(1).

Mon objectif n’est pas de discréditer  « l’agriculture biologique »  et encore moins ceux qui la pratiquent. Il est de montrer que l’ensemble de la filière agricole est préoccupé par la santé publique et l’environnement. Le choix entre les « deux formes d’agriculture », si l’on peut dire, repose avant tout sur des convictions intimes, de nature philosophique.

Remarquons que le choix des mots n’est pas neutre. Si j’avais utilisé le vocabulaire médiatique le plus courant, j’aurais utilisé le terme « pesticide », issu du mot anglais « pest ». On oublie la terminaison finale qui signifie que ces produits servent à éradiquer des fléaux. Je m’étonne que le mot « biologique » ait été retenu uniquement pour l’agriculture sous le label AB comme si l’agriculture conventionnelle ne produisait pas des denrées de nature biologique.

Cette prise de position si répandue en faveur du label AB s’explique, à mon avis, principalement par deux aspects :

- un manque de confiance dans les données scientifiques
- des a priori éthiques ou philosophiques, basés sur la peur de l’avenir et le refus du moindre risque.

Au préalable remarquons deux points importants :

1/ Sans les gains significatifs de productivité de ces dernières décennies, nous serions encore plus incapables que maintenant de nourrir sept milliards d’humains, puis bientôt neuf milliards. Il paraît que ce serait possible avec les techniques « d’agriculture biologique » s’il y avait moins de gaspillage de nourriture, si moins de céréales servaient à l’élevage, donc si nous ne mangions plus de viande, etc. Cela suppose de nombreuses conditions qui remettent en cause beaucoup d’aspirations de nos contemporains, notamment ceux des pays pauvres.
Sans l’excédent de blé dans certaines régions du monde, comment les grands pays importateurs, comme l’Egypte, s’alimenteraient-ils? Le rejet de toutes formes  d’agriculture dite productiviste est plus du domaine de l’utopie que de celui de la réalité.

2/ Le règlement de l’agriculture « biologique » prévoit « de limiter strictement l'utilisation d'intrants chimiques de synthèse » à des cas exceptionnels(2). Cette distinction,  molécule de synthèse - molécule naturelle, est sans véritable fondement scientifique. D'ailleurs, certains processus de synthèse chimique permettent d’obtenir une structure moléculaire identique aux formes naturelles, même pour des molécules complexes. Citons par exemple l’insuline fabriquée à partir de biotechnologie, à l’aide de bactéries génétiquement modifiées(3).

Reconnaître qu’il y a eu des erreurs d’appréciation en agriculture

Aucune technique de production ne peut se réaliser sans quelques conséquences et sans perturber à un degré ou un autre l’environnement initial. Le risque zéro n’existe pas. Les études scientifiques avant l’utilisation et après la mise en vente des produits phytosanitaires se sont affinées au fil des années. Les procédés de recherche permettent de mieux suivre les éléments chimiques dans le sol et dans l’eau, de mieux analyser les impacts éventuels sur la santé. C’est ainsi que l’on a constaté par exemple que nous retrouvions dans l’eau des molécules de  synthèse parfois interdites depuis plusieurs années (exemple de l’atrazine interdite en France depuis 2003). Certaines conséquences avaient été mal appréhendées. Il est bien sûr normal et logique d’en tenir compte.

Si des erreurs ont été faites, notamment en matière d’autorisation  d’herbicide (sous-estimation du temps de dégradation), reconnaissons que, sauf exception locale, leurs conséquences néfastes ont souvent été minimes. Même si l’objectif est de l’éviter, quelques traces de molécules de synthèse dans une eau qualifiée potable n’est en général pas dramatique en soi. Les effets toxiques dépendent beaucoup des doses absorbées et d’éventuels effets d’accumulation.

Certes des erreurs ont été commises et il y en aura encore probablement d’autres. Cependant changer complètement de cap comporte aussi des risques. Il est illusoire de croire que la généralisation d’une agriculture sans recours à des molécules de synthèse et sans engrais minéraux ne comporterait aucun  risque. Le spectre d’une  production insuffisante serait d’autant plus grand que nous disposerions de moins de moyens pour lutter contre des attaques parasitaires d’envergure. Par ailleurs il faut être prudent aussi pour l’utilisation de produits naturels. Par exemple,  suite à des excès d’utilisation de cuivre, il y a eu des cas de déséquilibres de sol.

Reconnaître aussi les efforts d’amélioration

Suite à une meilleure connaissance de leurs effets sur l’environnement et sur la qualité des sols (perte de matières organiques, lenteur de la dégradation de molécules, …), les techniques agricoles évoluent.  De nouveaux réseaux d’expérimentation et de suivi des pratiques sont mis en place. Par exemple, les expérimentations, de plus en plus systémiques, intègrent davantage les effets agronomiques dus à l’alternance des cultures.

Les améliorations réalisées sont le plus souvent passées sous silence par les médias, voire complètement ignorées. La raison probable est que les journalistes non agricoles et l’opinion publique pensent que ce ne sont que des progrès de détail (il n’a en général rien de spectaculaire), et que, sans remise en cause complète, il n’y aurait pas d’amélioration possible. Seuls les agriculteurs « biologistes » trouvent grâce à leurs yeux.

En matière de techniques agricoles, comme dans bien d’autres domaines, il n’existe pas de panacées. Cela d’autant plus que de nouvelles maladies peuvent se développer, de nouvelles adventices résistantes à certaines techniques de désherbage (chimique ou mécanique) apparaissent un jour ou l’autre. Il faut donc s’adapter continuellement et les connaissances scientifiques sont des précieux alliés pour trouver les parades.

Admettre que nous ne pouvons pas vivre sans risque

Les problèmes d’environnement et de techniques agricoles doivent être compris dans cet esprit d’adaptation et de prises de risque. Il faut bien admettre qu’il n’est pas possible de vivre sans quelques prises de risque.

Remarquons que dans le domaine de la santé, cela est mieux admis. Ce n’est pas parce qu’un médicament ou un vaccin a des effets secondaires (allergie, intolérance,…) qu’il est retiré du marché si par ailleurs il rend des services incontestables. Si non, un raisonnement de prudence maximum conduirait également à supprimer du marché des molécules naturelles : par exemple tous les aliments contenant du lactose ou du gluten sous prétexte qu’une minorité ne les tolère pas.

Un dilemme se pose toujours aux décideurs. Les effets bénéfiques d’un produit sont-ils suffisamment importants par rapport aux inconvénients constatés ou envisagés?
Il en est de même en matière de techniques agricoles. Il faut se méfier des réponses toutes faites basées sur l’interdiction. Les problèmes posés sont le plus souvent complexes. Les études menées et les dispositions prises font intervenir trois parties : la recherche (fondamentale et appliquée), la profession (aspects pratiques de la mise œuvre), l’administration (à plusieurs niveaux). Les corrections nécessitent souvent du temps pour produire leurs effets.

Remarquons que les techniques les plus anciennes ou inspirées de l’agriculture dite « biologique » sont également étudiées, et de plus en plus pratiquées (je pense notamment aux matériels de désherbage mécanique).

L’impatience d’écologistes qui ne voudraient qu’on modifie en rien les paysages ou le cours des choses est sclérosante. J’entends parfois dire que « nous allons droit dans le mur ». D'une part ils sous-estiment les capacités d’évolution de la profession agricole et celles de l’administration appuyée par la recherche scientifique. D'autre part, en pensant que certains « dégâts » sont de nature irréversible donc irréparable, ils sous-estiment les capacités d’évolution de la nature.

Faire confiance à la recherche scientifique

La recherche scientifique a un rôle primordial. Il ne sera jamais possible de tester tous les cas de figure en laboratoire avant de diffuser une nouvelle technologie. En agriculture comme dans d’autres domaines, nous sommes obligés d’évoluer. La recherche sur les protections des plantes doit continuer. Elle va trouver d’autres produits avec de nouveaux modes d’action. La meilleure connaissance des processus physiologiques permet sans aucun doute d’évoluer dans ce sens.

Le principe de précaution bien compris consiste avant tout à approfondir les études d’impact. Par contre s’il est appliqué de façon extrême, aucune technique de fertilisation et de protection chimiques ne peut être utilisée. Il en est de même des semences issues de biotechnologies génétiques. Dès lors la régression de la production agricole deviendrait inéluctable.

L’homme a toujours « façonné » la nature

La nature, elle-même, a continuellement évolué depuis son origine. La terre a quatre milliards d’années d’activité biologique. Cette évolution s’est faite  par échecs ou par succès, par tâtonnements et adaptations successives. Depuis la période néolithique, l’homme a commencé à faire de l’agriculture et de l’élevage. Il est intervenu sur l’évolution de la nature, a modifié les paysages, a sélectionné des espèces et des variétés, en procédant, un peu comme la sélection naturelle, avec des échecs et des succès.

Certes l’homme a de plus en plus de pouvoir sur la nature de par ses nouvelles possibilités technologiques, en agriculture comme ailleurs. Cela peut  expliquer le sentiment de peur de l’avenir qui semble être une des caractéristiques de nos sociétés occidentales actuelles.

La peur de l’avenir conduit à la stagnation

Il est préoccupant de constater que ce rejet de l’agriculture conventionnelle est en voie de se généraliser dans nos pays européens. C’était mieux autrefois. On ne polluait pas la nature, nous buvions de l’eau pure, l’alimentation était saine, etc. Toutes ces affirmations sont en fait fausses. Aurait-on oublié tous les progrès effectués en matière sanitaire? Sait-on, par exemple, que l’utilisation de fongicides a en autres buts de protéger les céréales contre le développement des mycotoxines? Renoncer à leur utilisation représente un risque certain : la réglementation prévoit des seuils de toxines à ne pas dépasser pour la commercialisation des grains.

Auprès du grand public, il ne suffit pas de prouver que les denrées consommées sont saines. Le problème posé n’est pas que d’ordre technique. Il apparaît davantage psychologique, ou plus précisément du domaine de l’éthique, voire de la philosophie. La clé pour comprendre ce rejet de l’agriculture conventionnelle est l’inquiétude concernant notre devenir.

Ce sentiment concerne aussi d’autres secteurs, mais, semble t-il, dans une moindre mesure. Les débats sur l’impact des écrans (télévision, ordinateur, ..), des ondes de téléphones mobiles ou des nanotechnologies ont eu moins de répercussions.

La dramatisation de l’état de la planète traduit une philosophie du pessimisme. L’intérêt des cris d’alerte sur tel ou tel problème est une bonne chose. Ce qui l’est moins, c’est leur exagération et leur généralisation à tous les milieux, à toutes formes d’agriculture ayant recours à des intrants industriels, etc.

Il ne faut pas non plus oublier que la nature est à même de retrouver de nouveaux équilibres écologiques après un déséquilibre brutal provoqué par une erreur humaine, ou par la nature elle-même (éruption volcanique, …). Tout ne va pas dans le sens de la dégradation ou de l’entropie. La vie au cours  de l’évolution se manifeste comme une force de réorganisation, opposée à l’entropie.

Évoluer vers une meilleure maîtrise technologique

La dramatisation des problèmes s’explique  peut-être aussi par les difficultés économiques actuelles. Beaucoup de nos concitoyens ne font confiance ni aux financiers, ni aux hommes politiques, ni aux acteurs des filières alimentaires.

Le refus des nouvelles technologiques provient aussi du mythe de l’authentique, du retour à la nature qui a profondément marqué notre culture depuis le XVIII siècle avec le philosophe Jean-Jacques Rousseau. Le mouvement de mai 68, avec son rejet de la société de consommation, est toujours présent  dans nos esprits. Tout ce qui est « naturel » est considéré comme meilleur, de même une production artisanale par rapport à l’industrielle.

Nous ne sommes peut-être pas plus heureux que nos ancêtres, mais nos facilités d’existence sont dues au développement industriel et technique. L’essor de nouvelles activités a été rendu possible par la diminution du besoin de main d’œuvre agricole  grâce aux gains de productivité. Moins de personnes dans le monde sont obligées de travailler péniblement la terre de façon ancestrale. C’est une donnée de base de l’évolution des sociétés, encore très actuelle dans les pays émergents. Un retour en arrière est devenu impossible. Nous sommes pour ainsi dire condamnés à évoluer, donc à essayer d’améliorer notre cadre de vie et d’avoir une agriculture performante.

L’homme n’a jamais eu autant de moyens techniques à sa disposition, tant pour le meilleur que pour le pire. Face à ce constat, nous n’avons que la solution, chacun en fonction de ses petits moyens, de faire en sorte que le meilleur soit fait et le pire évité. Rappelons si besoin que l’avenir est largement imprévisible. Le pire (considéré inéluctable par les mauvaises langues!) n’est en réalité jamais certain.


Les partisans du renoncement systématique aux nouvelles technologies agricoles sont profondément pessimistes. Leur ressenti paraît avant tout une posture philosophique qui est, semble t-il, bien ancrée dans l’opinion publique.   Ils méconnaissent les efforts actuels réalisés et ne conçoivent pas les possibilités d’adaptation pour réaliser une agriculture durable respectueuse des sols, de l’environnement et de la santé publique.

Face aux propos de dénigrement, il faut montrer qu’il est beaucoup plus constructif d’aborder l’avenir et les problèmes avec une philosophie ou une éthique de vie plus confiante envers les avancées scientifiques, plus confiante sur les capacités de réaction. L’homme a toujours su réagir. La recherche scientifique sur ces sujets est une donnée fondamentale tant pour l’observation des phénomènes que pour leurs corrections.

Nous pouvons penser que les  deux formes d’agriculture se rapprocheront grâce à un approfondissement de leurs méthodes sur des données plus objectives qu’actuellement.

Cela ne pourra se faire que si l’opinion publique évolue. La crainte de la « malbouffe » pourra-t-elle disparaître ou s’estomper ? Sera-t-il vraiment possible d’expliquer comment l’environnement et la santé publique sont pris en compte dans l’agriculture, même avec un recours aux biotechnologies? Nous ne le savons pas bien sûr. Néanmoins  il faut poursuivre les améliorations des techniques agricoles et les faire connaître.

Olivier CLARET
Ancien conseiller de CERFRANCE Sud Champagne


(1) RÈGLEMENT (CE) No 834/2007 DU CONSEIL du 28 juin 2007.
(2) Les OGM ne sont pas utilisés en France et quasi pas dans l’Union Européenne. Par contre dans le reste du monde, leur surface progresse depuis une vingtaine d’années pour atteindre plus de cent cinquante millions d’hectares, soit la moitié des surfaces mondiales de maïs, coton, soja et canola (colza de printemps canadien).
(3) Remarquons que pour la protection des cultures, l’utilisation de molécules d’origine naturelle est rare. Par exemple les insecticides à base de pyréthrinoïdes sont seulement  similaires aux pyréthrines naturelles présentes dans certaines fleurs.  

6 commentaires:

  1. Un article intéressant qui, malgré quelques points que je ne partage pas, mentionne des vérités.
    A mon sens, l'Agriculture Biologique (ou plutôt les innovations qui y sont expérimentées) doit être le laboratoire des techniques agricoles de demain (rotation des cultures, lutte intégrée, place de l'élevage dans les systèmes agricoles, vie du sol, seuil de tolérance des nuisibles, lutte contre les pollutions ponctuelles, sélection variétale, ...).
    Je suis d'accord avec vous lorsque vous dites : "Nous pouvons penser que les deux formes d’agriculture se rapprocheront grâce à un approfondissement de leurs méthodes sur des données plus objectives qu’actuellement." C'est ce rapprochement qu'il faut initier. Malheureusement, la médiatisation actuelle du débat (cette instrumentalisation médiatique dont notre société est friande, voire dépendante ) ne fait que mettre en confrontation les deux "philosophies". C'est définitivement stérile ...
    En revanche, il est important de savoir que les techniques d'analyse actuelles ne sont pas à la hauteur de la problématique. Beaucoup de molécules homologuées ne sont pas recherchées dans les eaux, faute de moyens. Et l'ANSES avoue son incapacité à connaître les conséquences de l'effet cocktail des micropolluants (molécules phytopharmaceutiques, pharmaceutiques ou autres) sur les écosystèmes et sur les organismes vivants.
    La défense systématique et parfois aveugle des nouvelles technologies n'est pas une solution. Je reste persuadée qu'il nous faut mettre en oeuvre un vrai principe de précaution, non biaisé par les lobbyings pour et contre (en considérant que c'est possible)... Et surtout, miser avant tout sur l'agronomie, l'agroécologie et, en dernier recours, les nouvelles technologies.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci de votre commentaire. Je suis d'accord avec vous. Vos idées sont plus ou moins en filigramme dans l'article. Bien sûr les analyses réalisées ne répondront jamais à toutes les questions plus ou moins fondées que certains peuvent poser.

      Ce n'est qu'avec du temps que des inconvénients peuvent être mis en évidence.

      Supprimer
    2. Bravo pour votre article cher homonyme ! Si je ne me reconnais pas dans les discours de monsieur Le Foll, en revanche, je suis à 100% en phase avec votre analyse.
      Mon premier commentaire s'adressait à Aurélie, mais je pense que vous vous en êtes aperçu...

      Supprimer
  2. Alors comme ça vous voulez mettre en œuvre un « vrai principe de précaution » ? Mais c'est quoi pour vous le principe de précaution actuel ? Un club de méchants et de gentils qui font des compromis ? Ce serait pas mal !
    Le principe de précaution qui est appliqué aujourd'hui, comme le dit si bien Jean de Kervasdoué est un pêcher d'orgueil, qui laisse croire que l'on pourrait se prémunir de tout. Si le principe de précaution avait existé à l'époque de Cro-Magnon et bien aujourd'hui on ne se déplacerait pas en voiture et je n'aurai pas le plaisir de vous répondre par le biais d'internet... Vous ne l'avouerez pas, mais vous avez peur de l'avenir !

    Concernant la qualité de l'eau, c'est justement l'inverse, les matériels actuels détectent toujours plus et mieux. Aujourd'hui la pollution recule et la qualité de l'eau des fleuves et des rivières est meilleure qu'il y a cinquante ans (depuis la création des agences de l'eau par le général de Gaulle en 1964) , certaines espèces de poissons d'eau douce qui avaient disparu reviennent. En France, l'eau potable est abondante, les eaux souterraines sont parfaitement saines sur le plan bactériologique et chimique. Vous pouvez boire l'eau du robinet sans crainte, et bien que ses qualités organoleptiques ne soient pas toujours au rendez-vous, elle reste au niveau des eaux embouteillées (et même parfois supérieure).

    Pour vous il faut « miser avant tout sur l'agronomie, l'agroécologie et, en dernier recours, les nouvelles technologies. » J'en conclus que vous êtes en phase avec notre ministre de l'agriculture et que les OGM sont le danger absolu...

    Un petit lien pour vous, Madame :
    http://www.publicsenat.fr/vod/jean-marie-colombani-invite/jean-de-kervasdoue,-economiste-de-la-sante/jean-de-kervasdoue/66522

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je suis d'accord avec vous sur le fait que le principe de précaution tel qu'appliquée aujourd'hui nous conduit à la stagnation, donc à une impasse par son refus a priori des nouvelles biotechnologies. Le "vrai principe de précaution" est avant tout un approfondissement d'étude lorsqu'un risque est pressenti (voir les écrits de Dominique Bourg).
      En ce qui concerne la qualité de l'eau, il y a davantage de molécules de phytosanitaires dans les eaux actuelles qu'il y a 50 ans pour la simple raisons que l'usage des herbicides date de cette période (fin des années cinquante).
      Par contre, je pense que nous devons être (ou entrer?) dans une phase d'amélioration vu l'évolution des pratiques.
      Les nouvelles biotechnologies (OGM, ...) ont beaucoup d'atouts en terme de respect de l'environnement. Elles conduisent à ce que certains appellent l'agriculture écologiquement intensive. Cela n'empêche pas de continuer de travailler aussi les aspects agronomiques et agro-écologiques, bien au contraire.

      Supprimer
    2. Toutes les pistes pour faire pousser des produits agricoles doivent être prises en compte, je ne hiérarchise pas les méthodes. La culture intensive, consommatrice d'intrant chimique a toujours fait appel à l'agronomie. Le bio est souvent une belle imposture qui fait croire aux consommateurs que cette agriculture est plus respectueuse de l'environnement et de la qualité de ses produits, c'est faux ! Les milieux agricoles, les climats, les ressources en eaux, les moyens techniques et économiques sont différents aux 4 coins du monde et toutes les techniques ne sont pas transposables. Les OGM font partie des outils de production, bien évidement, ils ne régleront pas tout seulement il faut être pragmatique et les exclure par idéologie est une bêtise humaine.

      La pollution de l'eau est toujours imputée à l'agriculture alors que l'activité urbaine a également son lot de responsabilité (les médicaments, la pollution ménagère...). Maintenant, la dépollution naturelle existe, l'eau avant de regagner la mer fait un long voyage. On affole la population sur la présence de contaminants chimiques dans l'eau potable, mais on ne relativise jamais leurs concentrations alors que les seuils sont (dans la grande majorité des cas) acceptables pour sa potabilité. On peut aussi dénoncer l'usage du chlore dans l'eau du robinet, les agents pathogènes d'origine biologique sont à mon sens beaucoup plus dangereux...

      http://laurent.berthod.over-blog.fr/article-pesticides-une-bonne-nouvelle-qu-on-n-a-pas-entendue-a-la-tele-49158895.html

      http://0z.fr/w9a0y

      Supprimer